Nous étions près de 300 à rendre, hier, un dernier hommage à notre confrère et ami Hubert Isner.
Autour de son fils Antoine, sa famille et ses amis étaient réunis pour saluer le parcours de celui qui unanimement était reconnu pour sa gentillesse et son humanité. Hubert, atteint par la rétinite pigmentaire, une maladie génétique qui rend inexorablement aveugle, a toujours su tourner ses problèmes à son propre avantage. Il le disait lui même : « sans mon problème visuel, je n’aurai jamais été kinésithérapeute ». Educateur de formation, il s’est tourné vers la kinésithérapie au fur et à mesure de l’installation de son handicap.
J’ai travaillé à ses côtés pendant de nombreuses et heureuses années aux salins de Bregille. Si ses mains étaient souvent baladeuses, il arguait que c’était parce qu’il avait les yeux au bout des doigts. C’était un excellent kiné qui avait un sens relationnel hors du commun, un toucher exceptionnel et dont le handicap ne le gênait en rien pour pousser les enfants médusés dans leurs fauteuils roulants à travers les couloirs des salins de Bregille. A des stagiaires qui n’avaient pas beaucoup de ressenti il disait : « toi tu es aveugle des mains ». L’acuité de tous ses autres sens faisait que l’on disait de lui qu’il était un non voyant extra lucide.
Nous perdons un confrère, un ami, un magnifique être humain.
C’est autour d’un pot organisé par les salins de Bregille que nous avons levé, comme il l’aurait souhaité, un dernier verre à sa mémoire.
A son fils, à sa famille, à sa compagne, nous adressons nos plus sincères condoléances.
A lui nous adressons un dernier « Salut Hubert ».
Photo : archives du BVV